Les jeunes du Secteur Ado s’investissent dans la protection de la biodiversité avec la fabrication d’un nichoir pour les faucons crécerelle qui nichent en face du bâtiment de la Mairie à Sellières. En effet, un ravalement de façade a compromis leur site de nidification où nous avions pris l’habitude, chaque année, d’observer le couple et ses petits jusqu’à leur envol. Heureusement, le propriétaire sensible à préservation de l’espèce a accepté que nous puissions poser un nichoir pour compenser la disparition de la loge aujourd’hui disparue.
Le faucon crécerelle, emblème de la nature ordinaire
Le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) est un petit rapace de la taille d’un pigeon, reconnaissable à son vol en « Saint-Esprit » qu’il pratique au-dessus des champs pour mieux repérer ses proies. Il fréquente un large panel de milieux : prairies, champs cultivés, zones urbaines…
Il est aussi très éclectique dans le choix du site où il établira son nid : il peut occuper d’anciens nids de corvidés dans les arbres tout comme s’installer dans les cavités des falaises ou des bâtiments.
Dans les villes et villages, lorsque la saison de reproduction s’annonce, le mâle et la femelle sont facilement reconnaissables à leurs cris et leurs vols acrobatiques au-dessus du bâtiment choisi pour nicher. On peut observer ces parades nuptiales dès la fin de l’hiver : mars étant généralement le mois le plus propice. En l’absence de dérangement, les sites de nids sont réutilisés d’une année sur l’autre, et le couple peut rester toute l’année sur un même territoire.
Bien qu’il reste le rapace le plus abondant de France, sa population est estimée en diminution depuis les années 1990, notamment du fait de l’intensification des pratiques agricoles. Celle-ci entraîne la disparition des friches et bandes herbeuses, couvert végétal qui abrite de nombreux petits rongeurs, proies de prédilection du Faucon crécerelle.
Il est aujourd’hui inscrit en tant qu’espèce « quasi-menacée » sur la Liste Rouge des Oiseaux nicheurs de France Métropolitaine.
Le Faucon crécerelle illustre bien le recul de la biodiversité dite « ordinaire » et la nécessité d’être attentif à sa protection. Des mesures simples peuvent être mises en œuvre, à la fois pour préserver ses zones de chasse (maintien des prairies naturelles, création de bandes herbeuses en bord de champ…) et pour favoriser sa nidification (repérage et protection des nids, installation de nichoirs en cas de travaux sur les bâtiments…).
Pour en savoir plus
Les résultats de l’enquête Rapaces 2014-2018
Les données sur son statut en France et dans le monde